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L’association ANTIGONE24 avec le Dr Francis REMARK, médecin psychiatre, vous invite le jeudi 30 mai à 19h30 à l’amphithéâtre Jean Moulin de la médiathèque, à une intervention et débat sur : « L’accueil des souffrances et pathologies psychiques des exilé.e.s – Réalités cliniques - Enjeux de santé publique – Enjeux sociaux et sociétaux ». Médiateur de la soirée : Dr Youssef BENSAID, chef de service de psychiatrie.
Nous connaissions jusqu’en 2017 la reconnaissance des situations de souffrances des exilé.e.s suite à des violences graves ou tortures qui permettaient à celles-ci et à ceux-là de bénéficier de soins adaptés et de protection en France. Depuis 2017, cette reconnaissance qui était assurée par le ministère de la santé a été donnée au service médical du ministère de l’Intérieur dans le cadre de la politique de contrôle et de réduction de l’immigration. Ainsi le nombre d’exilé.e.s qui bénéficient de cette protection « étranger malade » pour raison psychiatrique diminue d’année en année. Pour 2017-2018, les avis positifs, auparavant 75% des DASEM toutes pathologies confondues sont passés à 50%, ceux pour troubles psychiatriques à 25%. Et donc le nombre a baissé régulièrement au niveau national de 2017 à 2021, dernière année où on a des chiffres, de 2660 à 890 patients. Faut-il soutenir que tous ces exilé.e.s non reconnus sont de faux malades ? Faut-il accepter les évaluations psychiatriques qui s’imposent aux exilé.e.s et qui, sous la bannière de la rigueur qui est celle des dénis des réalités de la souffrance, s’autorise d’un monopole d’une clinique rudimentaire et ignorante, et d’indications de soins éthiquement non adaptés. Il est donc nécessaire d’analyser, avec les services et associations de psychiatrie spécialisés pour les soins psychiques des exilé.e.s, avec les accompagnateurs de celles-ci et ceux-ci, et avec les citoyens, la réalité des souffrances insupportables et les moyens de soins nécessaires. L’enjeu n’est pas seulement pour leur.e.s reconnaissances, mais est aussi de santé publique, pour des accueils et soins adaptés, et prévenir les dérives des fonctionnements des adolescents et adultes s’ils ne sont pas aidés psychiquement pour leurs intégrations. L’enjeu est aussi de ne pas laisser le service médical de l’OFII soutenir une évolution disciplinaire de la psychiatrie en France qui se débarrasserait de ses missions pour les confier à des actions rééducatives ou disciplinaires. Alors, soutenons, et parlons de la psychiatrie sociale, de la psychiatrie transculturelle, des soins des psychotraumas, et des soins psychiques éthiques et respectueux dans une société qui est en train de renier les valeurs du prendre soin, et son humanisme. Dr Francis Remark – antigone24@laposte.net